Attention à la pyrale du buis, la chenille processionnaire et la mineuse du marronnier

    Au retour des vacances, vous constatez quelques dégâts dans votre jardin ? Vos buis sont envahis par des sortes de toiles d’araignée ou ils sont tout simplement morts. La chaleur de l’été n’y est pour rien. Vos buis sont victimes d’une chenille : la pyrale du buis. Signalée récemment sur les espaces verts de la Ville, cette chenille jaune, originaire d’Asie, est présente, notamment sur les buis du jardin Français. Un buis dévoré peut conduire à la contamination totale d’une haie en quelques jours. Le service Espaces verts a donc réagi aussitôt en utilisant une préparation biologique basée sur l’utilisation d’une bactérie, la Bacillus thuringiensis, ingérée par la chenille lorsqu’elle dévore les parties de la plante.

    Mode d’action du Bacillus Thuringiensis :

    1. Ingestion de la toxine déposée par pulvérisation.
    2. Activation de la toxine dans l’intestin.
    3. Destruction de l’épithélium intestinal par la toxine (la chenille ne peut plus s’alimenter).
    4. Septicémie et mort de la larve traitée.

    Ce produit ne laisse aucun résidu dans le sol, ni sur la plante, et reste absolument inoffensif pour les auxiliaires naturels que sont les abeilles ou les bourdons.

    Conditionnement et application :
    Le Bacillus Thuringiensis se présente sous forme de poudre mouillable. La dose ordinairement préconisée est de 1g / litre d’eau soit 10g pour un pulvérisateur de 10 litres. Le produit peut être pulvérisé avec le matériel habituel. La végétation doit être couverte uniformément. Il convient de porter gants et masque simple durant la pulvérisation. Afin d’obtenir un effet de lutte permanent, le traitement doit être répété une ou plusieurs fois avec 8 à 10 jours d’intervalle (emploi possible pendant la floraison).

    Où le trouver :
    En jardinerie ou vente en ligne.

    Conseils pratiques :
    Il vous faut évaluer vos dégâts. Si une haie conséquente est touchée, il faut traiter. Si un ou quelques sujets de peu de valeur le sont privilégier l’arrachage et le brûlage, Attention de pas intégrer les buis arrachés dans le circuit de compostage pour ne pas entretenir le foyer.  Ne mettez pas vos buis dans la collecte des déchets verts mais dans les poubelles grises.

    Vous pouvez grouper votre achat avec quelques voisins, pour ne pas créer une pénurie, les conditionnements étant assez large et les dosages de l’ordre de 10g de poudre mouillable pour 10 litres d’eau.

    Gare aux champignons ! Un champignon, le Cylindrocladium buxicola, en veut lui aussi à vos buis. Pour reconnaître ses attaques, des taches étendues brun foncé peuvent se former sur les feuilles, leur face intérieure est recouverte d’un épais duvet blanc qui contient les spores du champignon et les tiges sont striées de noir. Le champignon se développe surtout en période d’humidité. Pour prévenir ses attaques, arrosez vos buis au pied, afin d’éviter que les feuilles restent humides. Mais si le mal est fait, utilisez un traitement fongicide à intervalles réguliers de trois à quatre semaines.

    Attention, dans le cas d’attaque spongieuse, ne mettez pas les buis que vous auriez pu arracher dans la collecte des déchets verts, mais dans les poubelles grises.

    A noter :
    Si la lutte chimique est également possible, il convient de lire attentivement les modes d’emplois et les risques et de s’équiper de protections (gants, masques, lunettes, combinaisons) lors de toute application puis de fermer ensuite la zone traitée au public et animaux de compagnie. Les fleurs du buis sont certes petites, mais sont une précieuse source de pollen pour les abeilles. Il est donc préférable de renoncer aux insecticides dangereux et de privilégier des solutions écologiques alternatives.